Gamou 2015 Maouloud

Gamou 2015 Maouloud

 

LE GAMOU ou la Nuit de la commémoration de l’anniversaire de la Naissance du Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم).

 
 

 
 

Louange à ALLAH, SEIGNEUR de l’Univers.

Qu’ALLAH accorde la Paix et le Salut au Meilleur des créatures Qui n’a été envoyé que pour la Miséricorde des créatures, notre Maitre et Seigneur Mouhammad, ainsi qu’à Son Serviteur, le Cheikh Ahmadou Bamba, à Sa Noble Famille, Ses Illustres Compagnons et tous ceux qui les auront suivis sur la Bonne Voie jusqu’au Jour de la Rétribution.

          Le terme Gamou, en wolof, marque la commémoration de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم). Mais il est désigné parfois sous le vocable arabe de Mawlid qui signifie naissance. La célébration de la naissance du Prophète se fait chaque année dans la nuit du 11 au 12ème jour du mois de Rabihoul Awwal (troisième mois du calendrier Hégirien), mois qui est aussi appelé Gamou en Wolof. En guise de rappel, cette nuit de la naissance du prophète Mouhammed (صلى الله عليه وسلم) survint une nuit de lundi, 12ème jour de Rabihoul Awwal vers l'an 570 du calendrier Grégorien. C'est un jour qui englobe des avantages si importants qu'il mérite que ses origines dans l’Islam en général, et dans le Mouridisme en particulier, de même évènements qui y sont survenus, soient retracées. La manière avec laquelle il doit être célébré et les bienfaits qu'attendent ceux qui s'adonnent à sa célébration mettront terme à notre exposé.

ORIGINES DU GAMOU

          Parler des origines du Gamou, revient, pour nous, à replacer l'évènement dans le contexte historique des débuts de sa célébration dans le monde musulman, d'une part, et, d'autre part dans le contexte de son apparition dans le monde mouride.

Le Gamou, selon Serigne Moussa Kâ, a été pour la première fois célébré par un soufi du nom de Abou Sahid. Dans son ouvrage intitulé Wolofalou Magalyi (versification en wolof des fêtes musulmanes), il nous informe que ce grand soufi d’Irbil, contrée où il habitait, s'adonnait chaque année à collecter des fonds qu'il destinait à la célébration du Mawlid.

Ces dires de Serigne Moussa KA sont renforcés par ceux de Assouyouti. Dans un pamphlet titré HOUSNOUL MAQSAD FII HAMALIL MAWLID, en réponse à Alpha KAHANI, il montre la considération que Abou Sahiid, ce monarque d’Irbil accordait à la célébration du Mawlid. Il va plus loin en liant l’origine de l’événement au hadith rapporté d’ANAS par BAYHAQI. Selon cette tradition, le Prophète (صلى الله عليه وسلم) s’était baptisé après qu’il l’eut été, au septième jour de sa venue au monde, par Son grand-père Abdoul Moutalib. Ce baptême a eu lieu alors qu’il eut été envoyé. Pourtant, selon Assouyouti en Islam un baptême ne se fait pas deux fois. Que veut donc bien signifier cet enseignement du Prophète (صلى الله عليه وسلم) ? Il répond que par cet acte Il rend grâce à DIEU de l’avoir envoyé comme Miséricorde pour les créatures. C’est également un acte de légalisation de la commémoration de Son anniversaire. Il nous incombe de rendre public notre reconnaissance, nous aussi musulmans, du fait de cette Miséricorde que DIEU nous a octroyée.

Dans le monde mouride, l’année de la célébration de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mouhammed (صلى الله عليه وسلم) par le Cheikh Ahmadou Bamba correspond avec l’année de son fameux appel c'est-à-dire l'an 1301 de l'hégire. Il écrit dans un de ses poèmes :

ﺃﺤﻳﻳﺖﻣﻭﻟﺪﺍﻟﻨﺒﻰﻤﻦﺃﺳﺶﻭﻔﺎﺪﻟﮯﺧﺪﻣﺗﻪﻤﻦﺠﻳﺳﺶ

Ahyaytou mawlida Nabi min assachi Wa khada lii khidmatahou min diayssachin

« Je vivifiais l’anniversaire de la naissance du Prophète (صلى الله عليه وسلم) depuis l’an 1301(vers 1882-1883). Et il m’engagea dans son service en l’an 1313 (1895) »

C'est en effet, cette année 1882-1883 que le Prophète lui donna l'ordre de proclamer qu'il était l'éducateur spirituel de son époque. Comprenons par là que Cheikh Ahmadou Bamba ne s'est rien attribué durant la vie de son père Mame Mor Anta Sally MBACKE. Après le rappel à DIEU de ce dernier en 1300 H (1882), Cheikh Ahmadou Bamba montra son véritable visage car par politesse à l'égard de son père et du fait de l’absence de l’ordre divin, il ne pouvait le faire. Il ne faisait rien qui ne correspondait à l’ordre de son SEIGNEUR. La fondation du Mouridisme de même que l’ordre de la Commémoration de la naissance du Prophète proviennent d’ordre authentiquement divin. Il écrit dans son ouvrage intitulé Yawma Mawlihi haza communément appelé Yassourou par les mourides que c’est « Son EXISTENCE QUI l’invita à la vivification de ce mois » : Dahan nii ilaa ihyaa i za chahri kawnouhou.

Si les hommes de DIEU accordent à ce jour une importance si grandiose, cela veut dire que DIEU LUI-MÊME lui en a donné davantage. Et ceci par la production de prodiges éloquents.

PRODIGES SURVENUS EN CE JOUR

Les évènements qui se sont produits le jour de la Naissance du Prophète Mohammed (صلى الله عليه وسلم) sont nombreux. Cependant, la préférence d'une approche hagiographique nous exige de nous limiter à quelques prodiges que Cheikh Ahmadou Bamba a rapportés dans son ouvrage intitulé : « L'Attirance des Coeurs » ou « Jazboul Khouloub ». Comme le dit le Cheikh dans l'ouvrage précité « La Nuit de la Naissance du Prophète est la nuit de l'anéantissement, la Nuit de la dissipation de la peine et de la purification des gens entachés de péchés ».

La Nuit de la délivrance, de la prospérité accompagnée de joie et de réussite, celle de l'avantage et de la vertu, avec l'éloignement du tourment.

Cette nuit renferme des miracles apparents, tenus authentiquement des rapporteurs tels que :

• le feu [des Pyrées] qui s'éteignit. Selon Serigne Sam Mbaye, le terme « pyrée » signifie « autel de feu » dans les anciennes croyances polythéistes perses. Le culte Zoroastrien (de Zoroastre) du Feu Sacré dans cette ancienne religion indo-iranienne occupait une place fondamentale. Les feux classés en catégories (suivant leur origine naturelle, leur importance inégale et même suivant les classes sociales) allumés dans les temples selon un rituel long que les anciens perses accordaient à cet élément. A la naissance du prophète(صلى الله عليه وسلم), on reçut de la Perse, la nouvelle que le principal feu des Pyrées s'était éteint, ce qui n'était pas arrivé depuis mille ans.

•le tarissement de l'éminente et prodigieuse source « Sawa » de la perse. C'est un fleuve qui, selon la chronique n'avait jamais connu de décrues depuis mille ans.

• le lancement de comètes et d'étoiles filantes pour chasser les suspects (Satan et sa suite) espionnant sur les nouvelles du Prophète.

Selon toujours Serigne Sam Mbaye, « Le jour de la Naissance du Prophète, les Anges sont sortis du ciel et ont jeté des cailloux aux djinns qui espionnaient à travers la coupole bleue du ciel, afin d'apprendre ce qui va se passer. Les pierres jetées par les Anges remplissaient les airs de comètes et d'étoiles filantes qui tombaient sur l'Arabie. La plupart d’entre elles tombaient sur la ville de Taïf. Les gens sortaient dans les rues et regardaient, épouvantés, le ciel illuminé »

• la production d'une lumière sublime dans la Mecque au point qu'on pouvait apercevoir le Palais de César.

• le craquement du Hall du Palais de Chosroes (Kesra) de sorte que le lit de repos impérial se brisa. Limitons-nous là afin d'aborder la manière avec laquelle cet événement doit être célébré.

MANIÈRES DE CÉLÉBRATION

"Sa Naissance est Glorieuse, Bénite et Respectueuse sa célébration est obligatoire pour tout chef " Cheikh A. Bamba, Jazbou V.46. Cette célébration si importante soit-elle, doit être conforme à la sunna. Dans sa traduction de cet ouvrage, Serigne Sam Mbaye note que :

« La célébration de la Naissance du Prophète n'est évidemment pas une coutume instaurée par Celui-ci. Le Cheikh parle donc ici de la manière de se consacrer à des actions pieuses, celles-ci devant être conformes à tous égards à la Tradition Prophétique ». Cette note est identiquement conforme aux dires de Serigne Saliou Mbacké –que DIEU L’agrée- à propos du Magal de cette année 2007. Celui-ci résume la célébration en la lecture du Coran, des Khassaïdes et la préparation des mets copieux à ceux qui s'adonnent à la célébration.

Du temps de Cheikh Ahmadou Bamba, « quand nous célébrions le Gamou, Serigne Amsatou LO s’occupait du Barzanjiyyou- panégyrique sur le Prophète que Serigne Moussa KA versifiera en wolof. Cette commémoration se passait dans la place publique

ﻋﻄﺭﺍﻟﻟﻬﻢﻘﺒﺭﻩﺍﻟﻜﺭﻴﻢﺒﺤﺭﻑﺸﻈﻱﻤﻦﺻﻟﺍﺓﻮﺘﺴﻟﻳﻡ

Hatri allahoumma khabrahoul kariim bihafine chaziyyine mine salaatine wa tasliim Il récitait mélodieusement ce vers. L’assistance suivait en chœur. Ils le répètent douze fois. Puis il chante, suivi par l’assistance, la formule:

ﺍﻠﻠﻬﻡﺻﻝﻮﺴﻠﻡﻮﺒﺎﺮﻜﻋﻠﻴﻪ

Allaahoumma salli wa sallim wa baarik aleyhi.

Ils la répètent douze fois.

Ceux qui chantent Diazbou, les chanteurs de Serigne Massamba se lèvent. Ils en dirent douze vers. Puis arrivent ceux qui chantent Mukhaddamaat. Ensuite, commence le récit du prophète (P.S.L.) relaté dans Barzan : lorsque l’Envoyé de DIEU atteignit tel âge…et il relate ainsi chaque étape de Sa vie comme. Elle y est rapportée.

C’est de cette manière que le Cheikh célébrait le Gamou. Cheikh Ibra Faty aussi le commémorer ainsi à Mbacké Cajoor. Le Cheikh avait l’habitude, après le coucher, au début de la célébration du Gamou, d’appeler Serigne Massamba et le chargeait contrôler les chanteurs. En ce temps, il ne se dressait pas de table lors du Gamou. Non plus, les cérémonies ne s’organisaient pas dans le but d’en quérir l’argent. En ce temps-là, nul ne donnait d’argent. Parfois, tu voyais quelqu’un qui s’esseulait et chantait ou deux personnes qui se regroupaient pour chanter. Les choristes de Serigne Massamba se répartissaient en deux groupes défilant, côte à côte, l’un allant l’autre venant, répétitivement. C’est de cette manière qu’ils chantaient eux. Le Cheikh disait à Serigne Massamba : « Si tu écoutes des mélodies et que tu trouves que le chanteur n’a pas une belle voix fais le taire car les Anges qui l’écoutent n’acceptent pas la voix qui n’est belle. Ils ne la veulent que belle à entendre. Quiconque, par fatigue, lit mal, dis-lui d’arrêter. En effet, mes poèmes sont écrits tels que quiconque y ajoute ou retranche quoi que ce soit commet un grand péché pour avoir modifié Ma Parole. Tout rajout ou diminution au Coran constitue un péché ; et mon poème équivaut au Coran en ce sens. Que nul n’en diminue un mot que j’y ai écrit ou n’y augmente un que je n’y ai pas écrit. Toute manipulation en augmentation ou en diminution au corps humain l’entache de défaut ; tels sont mes poèmes : ils sont comme des corps humains en mouvement. N’y apportez aucune modification. N’en répétez également aucun vers car les khassaides sont comparables aux perles d’un chapelet. Après qu’une perle passe l’autre attend incessamment de la suivre. Deux perles ne peuvent pas passer en même temps. C’est une seule qui tombe d’abord avant l’arrivée de l’autre. Ne répétez donc pas les vers. Celui qui n’a donc pas une belle voix, faites le taire ; s’il refuse, fouettez-le alors.

La célébration, selon Serigne Cheikh SARR fils de Serigne Mbaye SARR, se passait ainsi toute la nuit. Le Cheikh pendant la nuit de célébration de la naissance du prophète (صلى الله عليه وسلم) s'opposait à ce qu'on y mêle toute innovation blâmable. Une nuit de Gamou où il pleuvait, les disciples, hommes et femmes, se sont rués vers la mosquée pour s'y réfugier. Mais le Cheikh pour éviter ce rassemblement interdit, dit aux disciples que ceux qui se seront mouillés sous la pluie en seront autant expiés de leurs péchés.

Une nuit aussi importante, aussi bénéfique que le Gamou ne doit être célébrée, ni dans la danse, ni dans les pratiques futiles, contraires à la Sunna du Prophète Mouhammad (صلى الله عليه وسلم). Les bienfaits qu’elle englobe doivent nous inciter à lui donner plus de considérations.

BIENFAITS LIÉS À LA CÉLÉBRATION

       Les bienfaits liés à la célébration de la naissance du Prophète ont été rapportés par le Cheikh Ahmadou Bamba dans son ouvrage susmentionné. Il dit que :

Sa célébration conformément à la Sunna (la Tradition) nous conduit vers le Paradis ; par elle, les bienfaits augmentent en faveur du sincère qui glorifie ;

Quiconque célèbre la Naissance de notre Prophète qui est la Porte de la Bonne Guidée, point il ne sera soumis au Règlement des Comptes Demain ; alors, honore et glorifie cette Naissance

Quiconque célèbre la Naissance de la Meilleure Créature, en l’occurrence le Plus Louangé (Ahmad), celui-là est comme un martyr ayant combattu à Badr et ce, sans illusion

Celui qui fait une dépense à l’occasion de la célébration de son Honorable Anniversaire, en biens, sans gaspillage, fut-ce l’équivalent d’un "dirham"

Celui-là est comme quelqu’un ayant été présent le Jour de "hunayn" avec patience et le Jour de Badr ; puis ayant soutenu la Meilleure Créature qui facilite la compréhension

Celui qui célèbre la Naissance de notre Prophète qui est la Porte de la Bonne Guidée ne sera pas contrôlé Demain, au moment du Règlement des Comptes désarmant

Celui qui assiste à l’Anniversaire de la Naissance de la Meilleure des créatures, en la célébrant par la communion, dans la réjouissance, avec du sucre ou de la viande

Celui-là est certes nanti de ce qui pérennise la joie et il ne rencontrera pas de malheur le Jour du Rassemblement des Communautés

Celui qui présente un repas à celui qui chante ou lit un texte liturgique, pour l’honorer, réunira les bienfaits des gens doués d’une force de décision spirituelle

Celui qui récite des panégyriques, lors de la célébration de la Naissance de la Meilleure des créatures, sur quelque chose pour l’oindre, celui-là verra, pour cette chose, un essor de plus en plus béni

Si on récite sur de l’eau des panégyriques, lors de la célébration de la Naissance du Meilleur du genre humain, le fait de boire de cette eau préserve de la machination de Satan, par la Grâce de la Créature Purifiée

L’absorption de cette eau, grâce à l’Exaucé, illumine le coeur et le vivifie, sans défaut, et celui qui l’absorbe sera préservé du malheur

La vivification [de la célébration] de la Naissance de l’Annonciateur des Bonnes Nouvelles protège les familles et les demeures, elle renferme le Remède des coeurs pour tout individu se réclamant de sa Direction.

             Ce travail est un début que nous comptons perpétuer et améliorer. Nous demandons à DIEU de nous l'agréer par la grâce du Serviteur Sublime et de Celui qu'Il a servi sans commune mesure. Que la Paix et le Salut de DIEU le TRES-HAUT soient sur Son Prophète, sur Son Serviteur Khadimou Rassul, sur Sa famille et Ses compagnons.

Abdoulaye Diokhané

Ancien Dieuwrigne du Dahira Mafaatihul BICHRI UGB-SAINT-LOUIS

Propos rassemblés par la rédaction d’Albichru.

 

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